La crise sanitaire a profondément bouleversé la façon dont nous travaillons. On parle de plus en plus d’environnement de travail hybride. Est-ce réellement une tendance de fond ? Quels sont les avantages d’un tel mode de travail ?
Blandine Pinto, consultante avant-vente chez Blue Soft Empower, a accepté de répondre à ces questions en se fiant aux constats du terrain.
L’environnement de travail hybride, c’est quoi ?
Blandine Pinto. L’environnement de travail hybride, c’est ce que l’utilisateur va retrouver sur son poste de travail. Qu’il soit chez lui, dans les bureaux ou en déplacement, il a accès à la même information. C’est la possibilité de travailler de n’importe où. L’avantage, c’est qu’on peut faire du télétravail, rester mobile, sans limite et en toute sécurité. L’environnement de travail hybride apporte de la flexibilité et du confort.
On parle aussi de plus en plus d’espace de travail hybride. Cela concerne l’adaptation des locaux de l’organisation. On retrouve du “Flex office”, des salles de réunion hybrides, équipées de Teams et d’un matériel adéquat par exemple. Cela permet de proposer une expérience simplifiée aux collaborateur·rice·s présent·e·s et à distance.
Va-t-on massivement vers un environnement de travail hybride ?
BP. Les organisations cherchent toujours à être plus innovantes. Avec le contexte et la crise sanitaire, on constate beaucoup de demandes autour de l’environnement et l’espace de travail hybride, de la mobilité. On retrouve beaucoup de projets liés à la “Digital Workplace”, à l’intranet de communication, pour donner des référentiels, un point d’entrée aux collaborateur·rice·s.
L’accès à l’information pour tous fait aussi partie des tendances actuelles. Les organisations veulent s’assurer que tous les collaborateur·rice·s aient accès à cette information, même les employé·e·s de terrain. On les retrouve dans tous les secteurs. Dans le privé, ce sont par exemple les vendeur·se·s en boutique. Dans la santé, c’est le personnel non soignant. Enfin, dans les collectivités, ce sont les agents de terrain. Or, ce sont des personnes qui n’ont souvent pas d’identité numérique. Les structures mettent de plus en plus l’accent sur cela.
Y a-t-il des freins à l’adoption d’un environnement de travail hybride ?
BP. En règle générale, les structures, mais également les collaborateur·rice·s sont prêt·e·s à l’adopter. On ressent ce besoin d’aller vers l’innovation, de suivre cette tendance. Évidemment, cela va dépendre du contexte et de la vision de l’organisation. Certaines ont du mal à se projeter car elles ont des freins organisationnels, managériaux, des freins liés à la sécurité. Il existe encore des réticences à ce sujet. Il y a également le budget qui peut freiner. Certes, pour certaines structures qui partent de loin, c’est un budget. Cependant, on peut commencer à travailler sur un petit budget pour construire les fondations d’un environnement de travail hybride. On peut s’adapter à chaque contexte, chaque besoin de l’organisation.
Quels sont les avantages offerts par l’environnement de travail hybride ?
BP. C’est important pour l’ensemble des acteurs d’une organisation. Du point de vue des collaborateur·rice·s, c’est plus de flexibilité, de confort, de bien-être. Cela lui permet d’être plus productif.
Du point de vue des directions métier, c’est la possibilité de porter l’innovation dans leurs équipes, au niveau inter-équipe, faciliter la collaboration multi-site. Une fois convaincues, elles deviendront ambassadrices de ces nouvelles pratiques, de ces nouveaux usages et de ces solutions.
Les directions générales, elles aussi, sont concernées. Elles doivent s’appuyer sur un environnement de travail hybride pour que la structure reste compétitive, productive, innovante. Elles l’ont constaté, les collaborateur·rice·s sont resté·e·s productif·ive·s pendant cette crise. De plus, de nombreuses études montrent que les salarié·e·s ont apprécié le travail hybride et aimeraient conserver ce mode de fonctionnement. Il·elle·s recherchent cette flexibilité et ce confort dans les structures qu’il·elle·s souhaitent rejoindre. Ainsi, si une organisation propose du télétravail, cela devient un avantage concurrentiel pour recruter. Il faut que ces notions soient prises en compte par les dirigeant·e·s.
Pour que ce mode de fonctionnement s’inscrive dans la durée, les directions doivent partager cette vision avec leurs collaborateur·rice·s. Elles doivent être les premières ambassadrices de l’environnement de travail hybride.