Bien qu’il occupe une place centrale, de nombreux clichés sur le cloud persistent. Notre expert Rémy Bovi, architecte technique et MVP Microsoft Azure, démystifie trois idées reçues courantes sur le cloud et vous apporte des réponses claires, si vous hésitez encore à se lancer.
Premier cliché sur le cloud : “le cloud, c’est cher ?” Ça dépend
L’idée préconçue selon laquelle le cloud serait onéreux nécessite une analyse approfondie. En réalité, les coûts associés au cloud dépendent étroitement de la nature des services hébergés.
Ce qui coûte cher dans le cloud
Les ressources informatiques, telles que les instances de calcul et le stockage, peuvent devenir coûteuses si elles sont surdimensionnées ou utilisées de manière inefficace. Par exemple, maintenir des instances de machines virtuelles de grande taille en continu peut générer des coûts inutiles si la charge de travail ne nécessite pas constamment de telles capacités.
Les services de base de données dans le cloud peuvent également représenter une part significative des dépenses. La gestion inadéquate des bases de données, le manque d’optimisation des requêtes et la surutilisation de fonctionnalités avancées peuvent contribuer à des coûts élevés.
Les organisations doivent être donc conscientes de la manière dont elles provisionnent et utilisent les services de base de données pour éviter des factures imprévues.
Pourquoi adopter une approche FinOps
Le cloud offre une flexibilité inégalée et les coûts sont directement liés à l’utilisation réelle des ressources. Il s’agit alors, pour els organisations, d’en faire un avantage plutôt qu’un inconvénient. Les organisations ont ainsi la possibilité de s’ajuster dynamiquement à leurs besoins, évitant ainsi des coûts fixes souvent inhérents aux infrastructures sur site. Le modèle de tarification à la consommation permet d’éviter les gaspillages, chaque service utilisé étant facturé en fonction de son utilisation réelle.
Adopter une approche FinOps (Financial Operations) s’avère cruciale pour comprendre et optimiser ces dépenses. Elle offre une vision granulaire des coûts dans le cloud, permettant aux organisations, quelles qu’elles soient, de mieux comprendre et contrôler leurs dépenses.
Le PaaS et le SaaS, des alternatives financièrement viables
D’autre part, l’utilisation stratégique de PaaS et SaaS peut considérablement réduire les coûts. En optant pour des services prêts à l’emploi, les organisations – entreprises, établissements de santé ou collectivités – évitent les charges liées à la gestion et à la maintenance d’infrastructures complexes.
Les services PaaS fournissent ainsi des plateformes de développement clés en main, permettant de se concentrer sur le développement d’applications sans se soucier de l’infrastructure sous-jacente. Les solutions SaaS, quant à elles, offrent des logiciels prêts à l’emploi, éliminant la nécessité de gérer les mises à jour et les correctifs.
“Le cloud c’est automatique : quand on y va, on n’a plus rien à faire”
Migrer dans le cloud ne signifie pas que toutes les responsabilités sont déléguées au cloud provider (Microsoft Azure par exemple). Cette perception erronée peut entraîner des lacunes dans la gestion, la sécurité et la responsabilité des données.
La migration vers le cloud ne marque pas la fin des responsabilités, mais plutôt un changement de nature de ces responsabilités. Si l’infrastructure matérielle est gérée par le fournisseur de cloud, l’organisation demeure responsable de la gouvernance, de la configuration, de la gestion des accès, de la sécurité et de la protection des données.
La gouvernance
La gouvernance reste au cœur de la réussite dans le cloud. Elle implique la définition claire des politiques et des procédures, la gestion des accès et des permissions, et la surveillance constante des activités.
La sécurité
Contrairement à l’idée fausse selon laquelle elle est gérée automatiquement, la sécurité nécessite une attention continue de la part de l’utilisateur·ice. Les données sensibles doivent être chiffrées, les accès doivent être restreints aux personnes autorisées, et des mécanismes de surveillance doivent être en place pour détecter les activités suspectes.
La responsabilité des données
Un aspect critique souvent négligé. Dans le cloud, les utilisateur·ices conservent le contrôle total sur leurs données. Cela signifie qu’ils doivent mettre en place des stratégies de sauvegarde robustes et des plans de reprise d’activité (PRA) pour faire face à d’éventuelles pertes de données ou à des interruptions de service.
Un espace en évolution constante
Enfin, il est crucial de souligner que le cloud est en constante évolution. Les services et les fonctionnalités évoluent rapidement, et les administrateur·ices doivent rester informé·es des mises à jour et des changements. La négligence ou la complaisance dans la gestion des opérations cloud peut entraîner des lacunes de sécurité et compromettre la performance.
“Le cloud, c’est sécurisé par défaut ?”
À ce stade de votre lecture, vous connaissez sans doute déjà la réponse.
Certes, les fournisseurs de services cloud, tels que Microsoft Azure, intègrent des mesures de sécurité robustes, mais il est crucial de comprendre la notion de responsabilité partagée.
Un modèle de responsabilité partagée
Dans cette dynamique, le fournisseur de cloud est responsable de la sécurité de l’infrastructure sous-jacente, des serveurs et des services fondamentaux. Cependant, la responsabilité de sécuriser les données, d’établir des politiques d’accès appropriées et de mettre en place des mécanismes de sauvegarde revient à l’utilisateur·ice. La sécurité dans le cloud est de ce fait une collaboration continue entre le fournisseur et l’utilisateur·ice.
Les responsabilités des organisations
Les organisations doivent prendre des mesures proactives pour assurer la sauvegarde et la résilience de leurs données. Une stratégie de sauvegarde solide garantit la résilience face aux éventuelles pertes de données ou aux attaques de ransomware
Les pratiques de gouvernance jouent également un rôle crucial dans la sécurisation des données dans le cloud. La hiérarchisation des accès, la gestion des identités, et la surveillance constante des activités anormales et la réponse rapide aux incidents sont des aspects cruciaux de cette gouvernance.
Enfin, une compréhension approfondie des politiques de sécurité et leur alignement sur les besoins spécifiques de l’organisation sont indispensables pour une utilisation sûre du cloud.
En conclusion, la question cruciale n’est pas de savoir si le cloud est cher, automatisé, ou sécurisé par défaut, mais plutôt comment les organisations peuvent tirer le meilleur parti de ces services tout en assumant une gestion proactive.
Choisir le cloud ne se résume pas à un simple transfert de données vers un espace virtuel, ni à un simple choix technologique. Il s’agit d’une transformation continue des responsabilités et des pratiques. C’est en effet une transformation culturelle et opérationnelle qui demande une compréhension profonde et un engagement à long terme. L’optimisation des coûts avec une approche FinOps, l’exploitation judicieuse de PaaS et SaaS, la gouvernance rigoureuse, et la sécurité constante sont les clés pour maximiser les avantages du cloud.
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